Le Festival International Kimoko (FIK) a levé ses rideaux mardi 13 octobre 2010. Au cours d’une cérémonie d’ouverture haute en couleurs, grâce à la multitude des groupes à l’affiche, il s’est poursuivi ce jeudi 14 octobre 2010 au Cercle Culturel pour enfants (Mpaka), avec un spectacle exceptionnel.
Comme prévu dans le calendrier du FIK, celui-ci se tient souvent en début de saison des pluies. C’est ainsi que jeudi 14 octobre, la programmation a failli être perturbée à cause d’une pluie capricieuse, qui a choisi de faire jaillir ses perles, juste en début de soirée.
Au programme, Africa Graffitis en la personne de Roger Tsiampassi, avec sa lecture intitulée « C koi ? » et Didier Ongali qui se chargeait de conter « Mpièndô ». Par solidarité entre artistes, Congo Folk Africa aussi était de la partie avec le très apprécié, Nduenga Bakana.
C’est ainsi que, sans se laisser démoraliser par un temps humide et peu adapté à une représentation publique, ni même par un public réduit, Africa Graffitis et Congo Folk Africa ont réussi à retourner la situation. Nos deux artistes ont improvisé une belle soirée sous la bâche louée pour l’occasion. Préparant bien l’arrivée de Didier Ongali, ils ont de manière très naturelle introduit le public dans un univers propice au conte. Chacun y est allé de sa manière la plus créative, au point que même certains enfants présents ont participé en racontant une histoire. Oups j’allais oublier, même Jefh Biyeri, y a aussi mis son grain avec ses histoires bien camerounaises.
Arrive enfin, Didier Ongali, accompagné de toute sa famille. Grâce, sa fille dans ses bras et derrière sa femme, il se demande s’il peut encore s’ajouter de la partie. Peut-être que c’est trop tard, il entre un peu sur la pointe des pieds pour ne pas déranger. Il est accueilli avec une grande liesse, tout le monde lui dit qu’il a bien fait d’arriver, même sous la pluie et que la soirée va se poursuivre.
Voilà toute l’assistance conduite peu à peu, tel un sommeil qui arrive tout doucement, dans l’univers de « Mpièndô » et de Kunebeleme, sa femme revenante, qui sème la terreur dans le village au point de faire fuir tout le monde. Mpièndô était parti pour un long voyage dans la ville. Laissant sa femme enceinte, celle-ci mourut en couche. Deux ans après, lorsque Mpièndô revient dans son ancien village, il ignore tout et tombe lui aussi dans cette terreur, dont il échappe grâce à l’aide d’un oiseau. Mais, attiré par les safou (légumes-fruits) restés dans l’ancien village, il est rattrapé par Kounabeleme, sa défunte femme. Il meurt à son tour à cause d’une chute fatale depuis le sommet du safoutier.
Cette soirée, bien que dépouillée, peu être considérée comme l’une des plus belles du FIK 2010. Le public et les artistes ont répondu à leur manière au rendez-vous du Kimoko et ce fut un beau kimoko pour tout le monde. Il ne manquait plus que le feu, peut-être.
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